Le château de Roquefort

 

Pourquoi le château de « Roquefort » sur ce blog concernant le territoire de Dun ? 

Tout simplement parce qu’il appartenait à l’origine aux seigneurs de Dun … comme une partie du castrum de Laroque d'Olmes !

Un itinéraire balisé permet d’y monter depuis l’église de la Nativité-de-Notre-Dame située avant le village du Carol. Un petit parking vous y accueille mais le départ se fait quelques mètres en aval, le chemin longeant le mur du cimetière pour éviter la propriété privée. Suivez le balisage jaune, comptez un dénivelé d’une centaine de mètres (traduction : « cela monte sec !») et une bonne heure et demie pour faire le tour tranquillement. Astuce : dès votre arrivée au château, grimpez la sente raide sur la gauche (sinon un autre accès plus tranquille est possible à l’autre bout du château).

Vous pouvez ensuite poursuivre sur la crête pour passer au pied des blocs d’escalade et parvenir au relais.


Le castrum, un village fortifié

Au cœur du massif du Plantaurel, longue bande rocheuse calcaire, un château est mentionné pour la première fois vers 1160 et occupe une plateforme d’environ 2000 m2.

Appartenant à la famille de Dun, vassale des comtes de Carcassonne puis de Foix, proche du catharisme, il a une position stratégique, dans un carrefour de vallées, lui permettant la surveillance des voies de communication.

Des restes de soubassements d’une tour (A) rectangulaire d’environ 15 m2 subsistent à l’angle sud-ouest du plateau aménagé. Le mode de construction (bloc taillés disposés en assises régulières pour la partie basse, puis appareil irrégulier au-dessus) pourrait correspondre à cette période. Les maisons du village (B), probablement en pierres sèches et en bois, étaient disposées sur des terrasses étagées au sud et à l’est. D’autres bâtiments en bois existaient sur le flanc sud de la plateforme. Les nombreuses accroches (C) taillées dans la roche, destinées à accueillir et soutenir des poutres, en attestent. Plus bas, un large mur en pierres sèches pourrait constituer une enceinte de ce village (D).


Un château de garnison

 

Après la croisade contre les cathares (XIIIe siècle), les seigneurs de Dun sont dépossédés de leurs châteaux et Roquefort est remis à la famille de Lévis, venue d’Ile de France.

Elle engage un mouvement de désaffection envers les villages de hauteur au profit des vallées. C’est donc certainement à ce moment-là qu’à été créé le village actuel. Toutefois, la position stratégique du château lui permet de ne pas être détruit comme plusieurs autres, mais d’être conservé pour devenir une garnison.

En effet, Roquefort se situe alors à la frontière du comté de Foix, d’une enclave royale (autour de Roquefixade) et de la seigneurie de Mirepoix.

Une grande enceinte (G) est aménagée au nord, côté le plus exposé aux éventuelles attaques. Longue d’environ 90 m (suivant le relief est-ouest), elle est conservée sur 4 à 5 m de haut. Bâtie en petits et moyens moellons calcaires grossièrement taillés et disposés en assises régulières, elle est percée de meurtrières à intervalles réguliers. Les archives nous indique d’ailleurs qu’en 1476 ce château fait partie des places de garde de Jean IV de Lévis-Mirepoix.

Quarante ans plus tard il est toujours défensable et un mur d’enceinte interne (I), orienté nord-sud et comportant des fragments de tuile dans le parement, a pu être aménagé à cette période-là.

Il était encore considéré « défensable » en 1510 et estimé à 30 000 livres tournois

Mais, un témoignage de 1564 nous indique que le château est en ruine, que seule une tour est encore debout et qu’il n’y a plus d’habitant depuis longtemps.

De la seigneurie de Mirepoix, Roquefort passe par transaction à celle de Léran en 1631 et y reste jusqu’à la Révolution.


Références

* Panneau « Pays d’art et d’histoire » sur site … Mais pas seulement !

 


 

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