Les 12 églises et chapelles

  

On connaît, pour le territoire de l’actuelle commune de Dun, au moins douze églises et chapelles existantes ou ayant existé du Moyen Âge à nos jours ! Un maillage exceptionnel !

 


Située au nord-est de Dun, sur un site de hauteur, l’église Saint-Just de Saint-Pastou était l’église primitive de Dun (Dun Vièlh) et avait pour annexe en 1564-1565, l’église Saint-Martin de Tapia.  Trop délabrée par les ravages du temps, elle a été interdite par décision épiscopale en 1747. Les traces qu’il en reste aujourd’hui permettent de constater qu’elle présentait une abside semi-circulaire.

L’église Saint-Martin d’Engraviès fut construite au XVIIIe siècle, et consacrée le 24 avril 1789, en remplacement de celle de Tapia.

Située au cimetière Saint-Martin, à l’est de Tapia, l’église Saint-Martin de Tapia, mentionnée en 1296, était l’ancienne église d’Engraviès. Elle était encore utilisée au début du XVIIIe siècle, mais en raison de son mauvais état, elle fut interdite au culte en 1790. Unifiée avec l’église d’Engraviès, ses ruines furent conservées comme oratoire. Les vestiges qu’il en reste aujourd’hui permettent de constater qu’elle était bâtie selon un plan simple avec abside semi-circulaire.

L’ancienne église Sainte-Croix, aujourd’hui disparue, se situait dans le cimetière de Sainte-Croix, près du hameau du même nom. Prieuré appartenant à Vals (dépendant lui-même de Saint-Volusien à Foix), elle est rattachée au diocèse de Pamiers en 1318. Elle reste une annexe de Saint-Martin de Ventenac jusqu’au XIXe siècle et est  remplacée par une nouvelle église en 1830. Cette dernière, qui porte le même nom se situe aujourd’hui au Merviel. L’ancienne église était encore debout en 1857, avant que la nouvelle route ne coupe une partie du cimetière. D’après le cadastre napoléonien, elle présentait un plan simple et une abside semi-circulaire.

Située à 1 km au sud du Merviel, l’église de Giffre, présente les vestiges d’un édifice de plan simple, de 22 m de long sur 10 m de large, avec une abside semi-circulaire. Elle est bâtie en petit appareil régulier et conserve de nombreux trous de boulin. Ceux-ci recevaient les extrémités de poutres horizontales lancées sur la largeur du bâtiment et qui soutenaient les planches de l’échafaudage et le solidarisaient avec la construction en cours. Déjà indiqué en ruine dans les Reconnaissances du XVIIIe siècle, aucune mention médiévale concernant cette église n’est connue pour l’instant.

L’église de Saint-Christophe, à l’actuel hameau de Saint-Christaud est connue dans les textes du XIIe siècle (1110) parmi les églises usurpées aux chanoines de Saint-Sernin de Toulouse. Elle devient ensuite la propriété du prieuré de Vals avant d’être rattachée au diocèse de Pamiers en 1318 en tant que prieuré. Cette église n’apparaît plus dans les textes à la fin du XVe siècle. Aujourd’hui seul le nom du hameau rappelle le souvenir de cette église.

Les vestiges d’une chapelle Sainte-Cécile subsistent près de la source du même nom, dans le bois de Lassalle, à l’ouest du hameau de Gouiric. Ils laissent apparaître une construction de moellons équarris, disposés en assises régulières.

Sur une carte des Basses Pyrénées établie par Lhuillier et Villaret, ingénieurs géographes sous la direction de La Blottière, en 1720, on peut voir une chapelle Sainte-Marie située entre "Le Cazal" et "le Pontil", qui semble être le Hameau de Gouiric actuel. Cette chapelle est mentionnée en 1110 parmi les églises usurpées aux chanoines de Saint-Sernin de Toulouse. Aujourd’hui seul le cadastre marque le souvenir de son existence, puisque l’on trouve, à cet endroit, un "chemin de l’Eglise".

L’actuelle église de Senesse de Senabugue, dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul n’a été construite que dans la seconde moitié du XIXe siècle. L’ancienne église, qui portait la même dédicace, se trouvait au cimetière. Elle est également citée en 1110 parmi les églises usurpées aux chanoines de Saint-Sernin de Toulouse, aux côtés de celles de Saint-Christaud et de Sainte-Marie de Pontis.

 

L’Eglise Saint Michel de Dun

Parfaitement intégrée dans les moulons d’habitation délimités par les rues qui se coupent à angle droit, la construction primitive de cette église date très certainement de l’origine du village, au tournant des XIIIe et XIVe siècles.

 Les moines de Boulbonne ayant acquis les terres de Dun vers 1330, décidèrent d’y construire une chapelle. La construction, orientée vers l'est, démarrera véritablement au XIVe siècle. Mais la construction de l’église prendra du retard à cause des travaux urgents de protection contre les bandes armées (routiers, mercenaires, guerres de religion…). Les travaux de l’église reprennent au XVIIe siècle durant lesquels ont été réalisées la charpente et la toiture qui fut complètement achevée en 1743. En fait, l’achèvement complet de l’église date de 1848.

Aujourd’hui, seule la porte sud semble se rattacher à cette période. Largement remanié entre les XVIIe et XXe siècle, cet édifice présente un chevet plat, un clocher-mur à trois baies et une large nef unique à laquelle ont été adjointes, après 1673, deux chapelles nord et sud. Au milieu du XIXe siècle, l’architecte diocésain Ferdinand Coma fait voûter la nef selon une technique de charpente dite "à la Philibert Delorme".

Au XVIe siècle, cet architecte préconise d’avoir recours à une multitude de pièces de bois à la place des solides poutres massives. Cette solution offre une grande flexibilité de formes et notamment des courbes. Elle semble revenir à la mode dans l’architecture rurale de la fin du XIXe siècle, en Midi-Pyrénées entre autres. Aujourd’hui cette charpente n’est plus visible car elle est cachée par le plafond.

Notes relevées sur un cahier paroissial :

* Voûte de l’église entreprise le 11 novembre 1853 par Manaud Paul, plâtrier de Chalabre : fini fin février 1854 

* 25 septembre 1853 : bénédiction de la croix du cimetière, placée à la tête de la tombe du curé Blanc, décédé le 1er février 1853 

*  Jour de la St Michel 1860 : installation du maître autel, acheté à Toulouse au prix de 850 Frs

* Lambris autour du sanctuaire, le 23 juin 1866 : réalisé par Gabriel Fanjeaux, menuisier à Dun

* Réparation de l’église et du presbytère, à partir du 15 octobre 1897

* Juin 1900 : peintures de la voûte du sanctuaire par Villanou, peintre à Lavelanet

 

Derrière l’autel, des ouvertures ressemblant à des meurtrières semblent indiquer que l’église était fortifiée. Elles ont été bouchées par du plâtre, puis découvertes en 1990, au cours de travaux de restauration. En débouchant les meurtrières, on a découvert, dans les ébrasements internes des fenêtres orientales du chevet, des fresques représentant des feuilles d’olivier. Il s’agit d’un décor de rinceaux de feuilles d’olivier dont le style s’apparente à celui des rinceaux de feuilles de vigne du Palais des Papes à Avignon.

Tous les vitraux représentant des saints ont été réalisés par des fabriques de peintres-verriers toulousains qui se sont spécialisés dans des vitraux dits "archéologiques", reprenant des formules de vitraux médiévaux. Ces éléments se retrouvent ici dans la composition : personnage inscrit dans une arcature trilobée surmontée de rinceaux de feuilles d’acanthe et limité par une bordure végétale. Ceux des chapelles sont l’œuvre de Louis-Victor Gesta en 1876. Ceux de la nef proviennent de l’atelier d’un de ses fils, Henri, pour certains, et de celui de Louis-Saint Blancat, pour d’autres. Ils datent respectivement de 1921 et 1900.

Les statues ornant cette église sont dites de style "saint-sulpicien", en référence à la place du même nom, à Paris, où les boutiques d’objets de piété se vendaient abondamment au XIXe siècle. Elles sont issues de manufactures toulousaines, telles que celles de Giscard ou encore Lance et datent de la fin du XIXe siècle et/ou début du siècle suivant.

 

Références

 * Relevés panneaux « Pays d’art et d’histoire » de Dun … Mais pas seulement (recherches personnelles) !

 

Petit rappel

Dun, église de St Michel

Engraviès, église de St-Martin

Gouiric, chapelle de Ste-Marie

Lassalle, chapelle de Ste-Cécile

Le Merviel, église de Giffre

Le Merviel, église de St-Martin

Senesse de Senabugue, église de St Pierre et St Paul ; l’ancienne au cimetière

St-Cristaud, église de St-Christophe

Ste-Croix, église de Ste-Croix

St-Pastou, église St-Just

Tapia, église St-Martin

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